«L'halluciné », c'est Mayeul Renneteau. Artiste de rue à l'origine, il a évolué au sein d'une compagnie qui conciliait art circassien et projection. Il a ensuite retrouvé l'image dans le milieu techno. « Cette utilisation de l'image me plaît », explique Mayeul. « Je n'ai pas de télé, je ne suis pas sur cette image omniprésente. En revanche, je veux montrer ce qu'on peut faire d'autre avec un écran. »
Arrivé au Mont de Sardent en mars 2011, Mayeul laisse l'association de côté, le temps de s'installer confortablement. Il rattaque lentement, avec ses vendredis courts-métrages.
Se faire une toileà la belle étoile…
Le 27 juillet, et les deux vendredis suivants, Mayeul posera son matériel sur le bord de l'étang de Masmangeas. « On n'est pas cloisonné, on s'approprie l'espace, on se met à l'aise », développe l'organisateur. Le plein air, c'est aussi, la liberté de ne pas aimer et de partir ou d'aimer et de payer selon ses moyens. La manifestation est à prix libre. Héritage de l'art de la rue, les lieux sont propices à la rencontre et à la démocratisation. Les gens se baignent l'après-midi et décident de rester le soir.
La sélection des films, avant-tout basée sur la question des droits d'auteur, repose les goûts de Mayeul et ce qu'il a envie de partager. Annulée pour cause de mauvais temps, une soirée devait porter sur l'animation. La quinzaine de films prévus sera répartis comme amuse-bouche lors des différentes soirées. « Plein de gens pensent que l'animation se borne au dessin animé », constate Mayeul. D'un peu partout, anciens et récents, ces films constitueront un petit panel de tout ce que l'animation a à offrir en matière de technique et d'innovation.
L'essor de l'association et son inscription dans le tissu local constituent les objectifs de Mayeul sur le long terme. « L'idée c'est de rencontrer des gens, ceux de Bobines rebelles par exemple », explique Mayeul. « C'est plus facile de travailler à plusieurs, on n'a pas les mêmes choses, alors on s'enrichit. »
Des projets en pagailleNovembre sera le mois du film documentaire. L'halluciné projette déjà de s'inscrire dans cette manifestation nationale et bénéficier de sa promotion. En ce qui concerne le documentaire engagé, récupérer les films ne pose pas de soucis, faire venir des réalisateurs, en revanche, est plus ardu. « Je n'ai jamais réussi à en faire venir », déplore Mayeul. « Je fais toutefois venir des gens en lien avec le sujet traité, qui le connaissent ou qui en sont acteurs. Même si les sujets m'intéressent, je n'ai pas la culture pour en parler. Les projections servent à partager mes idées. »
Une fois sur les rails, Mayeul espère lancer des rendez-vous fréquents. L'été prochain, il aimerait organiser un événement sur les trois lieux touristiques de Sardent : les pierres Boutelines, Château-Merle et la chapelle Saint-Pardoux. « Faire une balade contée, du théâtre peut-être, un pique-nique collectif le soir et enchaîner avec une projection. » Une organisation qui, espère Mayeul, toucherait des gens qui ne viennent pas automatiquement pour le ciné. « C'est ce qui me plaît, confronter un public. »
Programme. Le 27, fictions, le 3 août, documentaires et le 10 soirée alternatifs. Le prix est libre. La projection commence à la tombée de la nuit, vers 21 h 30. Prévoir une petite laine.
Samuel Guillon